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Jour 17 : Tempête

 

Le petit groupe marchait dans les rues dévastées du village, dont il ne restait plus grand-chose. La plupart des habitations était détruite, les pavés des rues délogés sous les pas et les coups du troll et de l’Alternak. Les enseignes des commerces gisaient en morceaux, brûlées et illisibles, à plusieurs mètres de leur emplacement d’origine. Georg et Rad’yo avançaient, imperturbables, la tête haute, le dos droit, évitant d’attarder le regard sur le désastre. Maëlys ne pouvait s’empêcher de constater les dégâts. Elle avait parfaitement conscience que tout ceci était sa faute. Pas directement bien sûr, mais leur présence, à elle et à Georg, avait attiré le troll jusqu’ici. C’était elle qui avait invoqué l’Alternak du plus profond de leur conscience. Bientôt, d’autres créatures débarqueraient, en pleine nuit ou au petit matin, le moment de la journée où ils étaient le plus faible.

Elle leva ses petits yeux d’ambre sur la femme à la longue chevelure grise.Sans son intervention, qui sait ce qui serait arrivé aux habitants, et à la vallée entière.

Ils atteignirent le haut du village, la place centrale, où se tenait habituellement la fontaine, qui, aujourd’hui, se réduisait à un amoncellement de pierres cassées, dont l’eau s’échappait en ruisselant vers le sud. Les doigts de Georg serrèrent un peu plus sa main. A travers sa peau, elle sentait pulser les battements de son coeur. On aurait dit qu’une tempête avait ravagé la colline.

Rad’yo les emmena toujours plus haut, vers la sortie nord, où les attendaient les villageois et surtout le seigneur Gallio.

Quand ils les aperçurent, Tadeus et Laïla se précipitèrent vers eux. Maëlys lâcha la main de Georg et courut dans leurs bras, se gavant de leur amour, de leur chaleur, de celle qu’elle ne ressentait qu’en leur présence. Parvenus à leur hauteur, Rad’yo et le garçon observèrent la scène. Le forgeron tendit un bras vers Georg et l’enveloppa dans l’étreinte familiale. La télépathe eut un rictus et le dépassa pour rejoindre le chevalier colossal qui, en charge de la protection du territoire, devait bouillonner à l’idée de ce qui s’était déroulé sur ses terres.

Rad’yo décida de rester le temps de la reconstruction du village, s’assurer que Georg et Maëlys ne seraient pas chassés une fois de plus et que le garçon recevrait toute l’attention qu’il méritait.

Elle quitta les collines un mois plus tard, en pleine saison froide, porteuse d’un message pour le roi. Après toutes ses années, elle rentrait chez elle, avec l’espoir que les feux de l’Enfer ne s’ouvrirait pas ici en son absence.

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