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Jour 22 : Chef-cuisinier

 

Une boule enflammée en lévitation devant eux, le petit groupe passa les portes du village. Maëlys tenait les rênes du cheval de Rad’yo, tandis que la mage et son protégé d’antan marchaient à l’arrière et discutaient à voix basse. Les gardes refermèrent les portes de la muraille et se préparèrent pour leur de veille. Maëlys moucha la flamme afin d’économiser son énergie. Les torches qui éclairaient les rues du village étaient bien suffisantes. Par habitude, Maëlys conduisit la monture en direction de la taverne mais Georg l’interpela.

— Nous pourrions offrir le couvert à Rad’yo, histoire de se faire pardonner de l’accueil trop chaleureux.

La jeune femme acquiesça en silence et bifurqua vers la maison familiale. Sur leur chemin, on fermait les portes et les volets, afin de se protéger de la fraîcheur de la nuit. Georg se porta à sa hauteur, inquiet du silence de sa compagne.

— On peut pas juste l’installer à l’auberge et…
Maëlys releva le menton vers lui et se frotta les yeux.

— Tu as raison. C’est juste que je suis fatiguée.

— Je ne veux pas vous déranger. Je suis sûre que le tavernier a encore de quoi me servir une soupe.

— Hors de question. Maman sera ravie de te voir. Ça lui changera les idées.

Gênée, la télépathe ne répondit pas et se laissa conduire le long des rues transverses.

Georg s’occupa du cheval, pendant que Maëlys emmenait la mage à l’intérieur. Quand le jeune homme revint une demi-heure plus tard, une délicieuse odeur de cuisine flottait dans la demeure. Tadeus, un tablier autour des hanches, un torchon sur l’épaule, s’affairait aux fourneaux. Laïla, Maëlys et Rad’yo discutaient dans la salle à manger, tout en dressant la table.

— J’ignorais que ton père était un chef-cuisinier ! lança Rad’yo au jeune homme quand il les rejoignit pour leur prêter main forte.

— C’est le meilleur de tout le village ! rétorqua Georg dont l’estomac grogna pour appuyer ses paroles.

— Ne le répète pas, ou ça fera des jaloux ! s’exclama le forgeron qui apportait un civet accompagné de ses petits légumes.

Maëlys attrapa le plat brûlant à pleines mains sans pour autant se brûler et le déposa au centre de la table. Puis elle embrassa son père qui se laissa retomber lourdement sur une chaise. Il avait retrouvé des couleurs, la toux semblait le laisser tranquille pour le moment et la fièvre était tombée, mais il paraissant encore très fatigué.

Georg s’assit à son tour et Laïla récita la prière de circonstance. Rad’yo échangea un clin d’oeil avec les deux jeunes gens, évitant de perturber ce moment solennel pour le couple. Puis ils firent honneur aux talents de cuisinier du forgeron. La mage repoussa autant que possible le moment de délivrer le message qu’elle était venue leur apporter.

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