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Jour 24 : Creuse

 

La nuit fut courte pour Georg, qui se leva aux aurores pour aller courir dans les collines. L’annonce de la veille avait gâché les retrouvailles avec Rad’yo, si bien qu’il avait préféré aller évacuer sa colère et sa frustration, plutôt que s’en prendre à sa famille. La blesser était la dernière chose qu’il voulait, Maëlys moins encore que tous les autres. La requête du roi, pour le moins inhabituelle, les avait tous surpris. La jeune femme n’avait cessé de remuer dans le lit, elle s’était même levée plusieurs fois pour aller boire et se rafraîchir. Si d’ordinaire Georg la rejoignait, cette nuit il n’en avait rien fait, de peur de la déranger encore plus. Elle avait besoin de réfléchir aux implications de la missive royale, or, peser le pour et le contre ne faisait pas partie de ses qualités, elle qui d’ordinaire, fonçait dans le tas.

Essoufflé et en sueur, le jeune homme poussa ses forces pour gravir la pente jusqu’au sommet, le soleil accompagnant sa course dans son dos. Une fois à destination, Georg s’arrêta et se retourna pour admirer le paysage. La période froide s’achevait pour laisser place au Grand Renouveau qu’attendaient tous les habitants du village. Il s’agissait également du moment de l’année où Maëlys et lui retrouvaient une grande partie de leurs forces, sans pour autant atteindre leur maximum. Le roi avait sans doute choisi ce moment précis pour envoyer son message, connaissant parfaitement la nature des deux jeunes gens, leurs capacités, leurs forces et leurs faiblesses. Ce qui n’était pas forcément pour rassurer Georg. Toutefois, il avait beau se creuser la cervelle, il ne comprenait pas vraiment pourquoi le monarque avait demandé Maëlys et pas lui. Si un danger menaçait réellement le royaume, l’ensemble des pouvoirs de l’Alternak devraient être employés, chose impossible sans leur présence à tous les deux. Certes, chacun disposait d’une puissance déjà effarante, en particulier Maëlys, mais le lien qui les unissait impliquait qu’ils ne pouvaient exister l’un sans l’autre.

Il tourna la tête en direction du village en contrebas, esquissa un sourire et hocha la tête.

Je suis là-haut, répondit-il à la télépathe, inquiète de ne le trouver nulle part.

Le jeune homme reprit le chemin des habitations, le cœur un peu plus léger tout de même, ravi de retrouver Rad’yo. Ils avaient prévu de passer la journée ensemble avant qu’elle ne reprenne la route en direction de la capitale. Peut-être parviendrait-il à obtenir plus de renseignements de sa part. Les mages étaient au courant de tout ce qui se tramait dans le pays, jusqu’à la cour : leur nature les plaçait automatiquement dans les petits papiers des dirigeants.

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